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Adeline

Dans les rêves de P.R2B

Rencontre avec Pauline Rambeau de Baralon (« Rambo » pour les intimes) aka P.R2B.



Bonjour Pauline, peux-tu nous parler de tes premières envies de devenir chanteuse, musicienne, en bref Artiste ?

Bonjour, je dirais que tout cela a commencé il y a bien longtemps. Cela n’est pas parti d’une volonté de devenir artiste mais une volonté d’exprimer les choses que ce soit par le chant, la danse ou parfois via un caméscope. Très vite et très tôt, j’ai aimé créer de choses à partir de ce que je pouvais trouver. J’avais un petit enregistreur, une petite caméra et je prenais beaucoup de plaisir à capter les instants. Plus le temps passait, plus le besoin de raconter des histoires, d’écrire, de composer et de faire des images était de plus en plus fort. J’ai d’abord décidé d’apprendre la clarinette très jeune puis de faire des études de théâtre et de cinéma. J’avais soif d’apprendre ce qui me passionnait et de me remplir de spectacles, de films, de musique.


Et qu’en est-il de la chanson ?

C’était là depuis longtemps, j’écris des chansons depuis le collège. A l’époque c’était assez confidentiel, je les chantais surtout à des anniversaires ou dans un cadre assez privé. Plus mon écriture s’affinait, plus j’avais envie d’incarner ces chansons et les faire vivre. C’est vraiment au moment d’ « Ocean forever », à sa composition que j’ai senti tout à coup que j’avais trouvé mon univers, ma propre musique ! A ce moment là, je me suis lancée et j’ai fait écouté mes morceaux et que la Souterraine m’a découverte et la suite tu la connais !


Un déclic dans le temps, tu n’avais envie de rien d’autre ?


Non c’est clair, j’étais assez mono-maniac. Je n’ai jamais dérogé et me suis jamais écartée de ma ligne de conduite.


Ton cercle familial a-t-il compris et soutenu ta démarche ?


Oui pour le coup j’ai eu beaucoup de chance car mon père était musicien et ma mère travaillait à la maison de la culture de Bourges et d’Amiens. Elle voyait beaucoup d’artistes et en même temps ce qui était très drôle c’est qu’elle avait un point de vue très réaliste comparé à la dureté de ce milieu. J’ai eu une compréhension totale car elle savait que c’était tellement essentiel. Elle soulignait tant les risques que les joies de ce métier.


Y a-t-il eu une rencontre clé dans ton parcours ?

Ce sont des rencontres surtout, je pourrais parler de plein de gens qui ont marqué mon existence. Très jeune j’ai voulu apprendre la projection de films, un projectionniste a accepté de me montrer les différents plans. Il m’a donné la chance de vivre ma passion. J’ai toujours eu la chance de faire de belles rencontres, j’étais une grosse bosseuse donc on m’a offert de belles occasions de faire les choses avec ces gens là. Evidemment, La Souterraine, m’a repéré donc c’était une clé . La réalisatrice Patricia Mazuy, a été la première à me dire des choses hyper belles sur la manière de faire des films et ce qu’elle voyait de moi. A chaque fois, j’ai eu des référents qui ont ouverts des portes et m’ont donné la force de continuer.

« Je suis convaincue que l’art ne se fait jamais seul, même si à la création on se retrouve tout seul devant la feuille ou son piano , on est finalement tout le temps accompagnés. »

Dans ton univers, l’image et la musique sont toujours liées. Etait-ce une évidence pour toi d’associer tes deux passions et d’être ainsi plus autonome ?

Cette autonomie je ne l’ai pas eu consciemment, la volonté de m’intéresser au cinéma et à la musique émanait de plusieurs désirs qui étaient à chaque fois en dialogue les uns avec les autres.

C’est ainsi que tu as pu réaliser tes premiers clips ?

J’ai eu de suite envie d’incarner et d’apporter autre chose que ce qui était purement dit dans les textes. Pour le clip « Des rêves », il y avait des harmonies assez chaudes dans la chanson. J’ai donc eu envie de faire un clip en noir et blanc, d’étayer l’histoire avec l’image. C’est vrai que je le pensais assez fort, il y a eu très vite l’idée que je travaille simultanément les deux choses. Tout ce travail là a été fait avec énormément de gens autour de moi pour que ça existe.


En ce moment, les artistes sont multi-talents, tu fais partie de cette génération où il n’y a plus de « frein ». As-tu présenté ton projet de cette façon: Que finalement tu ne ferais pas de choix, que P.R2B est un tout ?

Oui ça c’est sur, c’est aussi pour cela que j’ai pris mon temps. Quand la chanson « Ocean forever » est sortie sur la compilation de la Souterraine, il y a quasi deux ans, j’ai continué à écrire. Je commençais à me faire mon répertoire mais il y avait aussi cette identité propre qui se construisait, qui était forte. Je ne voulais pas de compromis à ça, pour autant, cela ne voulait pas du tout dire être toute seule dans ma chambre et y rester. Cela voulait surtout dire de me lier qu’avec des gens qui avaient envie de pousser cette identité là. Je ne voulais pas l’emmener dans un endroit plus commercial ou plus attendu mais être avec des gens qui comprennent cette singularité.


C’est compliqué non ?

Cela m’a pris du temps mais ce qui est beau car maintenant cela parait une évidence. Cette identité là est aussi une bataille. Et en même temps, pour les choses précieuses il faut toujours se battre, c’est normal! (Rires)


Quelle réaction as-tu eu suite au succès d’ « Ocean Forever » ?

C’était assez surprenant parce que cette chanson était spéciale pour moi. J’avais la sensation de trouver une forme de voie, en moi. En même temps, elle racontait des choses très intimes. Ça a été très fort de voir que cette chose si intime parle à autant de gens et c’est troublant cet écho. C’était puissant de ressentir tout cela !

Plutôt rassurant ?

Oui c’est clair et que ce refrainfasse mouche dans la vie des gens.

« Je ne veux plus vivre à Paris. Il y fait froid et il fait gris, là-bas l’espoir s’est tari. Et on pleure de rire »

Comment projettes-tu avec ces nouvelles chansons ?

En fait, ce qui est intéressant c’est que j’ai l’impression que plus je dévoile mon travail plus les gens découvrent mon univers. Les gens commencent à me suivre et comprendre la complexité ou tout ce que j’ai envie de donner. Je trouve cela hyper excitant ! A chaque morceau c’est un renouveau. Je suis assez émue quand les gens découvrent les différentes facettes de mon projet et de ma personnalité. Ça me remplit de joie !


Je trouve intéressant d’avoir un style hybride où chacun peut apprécier un titre et moins l’autre ou inversement. Tu ne semble pas mettre de filtre ni de retenue dans ta proposition, est- ce un choix ?

Oui et je crois profondément au temps aussi. Je crois que c’est important de prendre son temps, au fil des albums. Ce qui me touche c’est le regard des gens sur toutes les choses qui arrivent et qui ne restent pas figés sur un titre.


Comment prépares-tu cette mise en scène pour le live ?

C’est hyper important de réfléchir aux arrangements, aux images. La musique live, en salle a toujours été un endroit de révélation. C’est là que tout prend sens pour moi, pour cela j’ai vraiment travaillé le live : chaque chanson est rhabillée pour les concerts. Avec Tristan Salvati, en studio, on a refait tous les synthés et réenregistré tous les sons. Je ne voulais pas balancer des bandes qu’on jouait et ensuite je chante dessus. Au contraire, mon souhait était d’avoir tous les vents : la clarinette, le saxophone auxquels je joues sur scène. Il y a des vrais musiciens avec moi. Pour moi c’est le lieu où on est en osmose, en transe.


C’est un sacré engagement non?

Oui, j’avais besoin de l’écriture du live et cette liberté pour chahuter tout ce qui avait pu être fixé en studio. J’aime aller totalement dans la musique, dans l’instant présent.


Quels sont tes futurs projets?

Il y a pas mal de choses en route, il y a une version live « Du beau mois d’aout » qui sortira en décembre et je repars finaliser mon album qui sortira au premier trimestre 2021 si tout va bien. Je suis assez active pendant ce confinement ! (Rires). L’EP était un échantillon, j’ai beaucoup de titres à faire découvrir, j’ai hâte !


Merci à toi et au plaisir de te rencontrer en live

Oui merci aussi, à très vite !


Pour plus d’infos :

Ecoute de l’EP : https://pr2b.ffm.to/desreves

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