Mercredi et jeudi soir se produisait "La Chica" au Café de la Danse.
Nous y étions le premier soir. La salle était comble et le public de feu.
Pour qui n'aurait pas lu notre interview dans Filzik Mag n°6 d'il y a quelques mois, La Chica a légèrement changé de style pour passer d'un style "électro pop" à un piano-voix plus dépouillé, mais à notre avis, plus intense. Habituellement habillée de couleurs vives d'influences Latino, nous l'avions vu, sobrement habillée de blanc pour son concert Salle Gaveau et mercredi, au Café de la Danse, c'est tout en noir qu'elle se présente à nous, sneakers au pied, pantalon et crop top manches bouffantes. Si je parle de ça, de "chiffons", c'est d'une part, parce que nous sommes sensible à l'aspect visuel des choses en temps que photographe, et que cela conférait à la soirée une sorte de solennité inédite, mais aussi, parce qu'à un moment du set, elle a eu la bonne idée d'inviter Sandra Nkaké sur l'un de ses titres phare : "Sola". Sandra, coutumière elle aussi des tenues extravagantes, arrive alors sur scène dans une robe faite tout en nuages de tulle blanc. C'est ainsi que ce duo formé d'une prêtresse, noire de peau, habillée de blanc et d'une sorcière à peau blanche, habillée de noir (à moins que ce ne soit l'inverse), va nous régaler visuellement et accoustiquement avec une version de "Sola" inédite et mémorable, quand les deux voix se marient sur une note qui représente sans doutes le climax du set. D'ailleurs, une jeune femme à côté de nous, certainement touchée en plein coeur, manque littéralement de défaillir sur cette note... Ce qui nous régale dans les concerts de La Chica, c'est à la fois la virtuosité du piano et de la voix mais aussi l'intensité des sentiments par lesquels on passe. Entre chamanisme et Debussy, on en oublie même qu'elle chante ses titres en Espagnol tant on a l'impression de tout comprendre alors qu'on a jamais appris cette langue.
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