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Marie-Hélène

Rencontre avec Rakia



FilZik: Bonjour, peux-tu commencer par te présenter en quelques phrases ?

Rakia: Bonjour, je m’appelle Rakia, je suis chanteuse autrice, compositrice, interprète :)


Quand et comment as-tu compris que la musique aurait une place importante dans ta vie ?


Déjà enfant j’écrivais des chansons pour m’amuser, la musique a toujours eu une place importante dans ma vie, il n’y a pas vraiment eu de moment déclencheur.


Rakia est ton nom de naissance, au Niger, avant de devenir Anaïs en arrivant en France. Pourquoi as-tu choisi de reprendre ce nom comme nom de scène ?


Au début, je n’avais pas conscience que je reprenais mon nom de naissance. En fait, au collège, mes amis ont commencé à m’appeler Rakia car lorsque nous avons passé le brevet des collèges, il était inscrit sur la liste des personnes admises nos nom en entier, c’est-à-dire, pour moi, Anaïs Marie Rakia suivi de mon nom de famille. Cela faisait rire mes amis de m’appeler Rakia et donc c’était devenu mon surnom. C’est beaucoup plus tard, récemment même, que j’ai pris conscience que mon nom d’artiste était mon prénom de naissance et en quelque sorte mon vrai prénom, ou du moins mon prénom originel, celui que m’avait donné ma mère biologique. Prendre le nom Rakia comme nom de scène est aujourd’hui pour moi comme une sorte de renaissance.


Tu es parti très jeune du Niger. La culture musicale africaine fait-elle quand même partie de tes inspirations musicales ?


J’écoute un peu Oumou Sangaré, notamment son album en collaboration avec Tony Allen qui s’appelle Mogoya, mais on ne peut pas dire que je sois une spécialiste de la musique africaine. Cependant, je pense que j’ai dans mes gênes une facilité pour les instruments « rythmiques » comme la batterie ou le balafon (dont je joue dans le morceau Petit grain de sable), ce qui donne une touche africaine à mon album À la racine qui sortira le 17 septembre. J’aime aussi Tinariwen et Terakaft qui sont des groupes de blues Touareg que j’admire beaucoup, et en les écoutant, j’ai l’impression de me rapprocher de mes racines touaregs.


Quels sont les artistes qui t’ont le plus marqué quand tu étais enfant / adolescente ?


J’ai été très fan des Arctic Monkeys, Babyshambles et autres Vampire weekend quand j’étais adolescente. Et enfant, j’écoutais plutôt ce que mes parents écoutaient, par exemple Alain Souchon, Alain Bashung, Renaud, Brassens, Bourvil, Charles Trenet... Gainsbourg aussi beaucoup. Et j’étais aussi très fan de Diam’s, Eminem et Booba quand j’étais enfant.


Quels sont les artistes qui t’inspirent le plus aujourd’hui ?


Aujourd’hui, au sens propre du terme, vraiment aujourd’hui à l’heure où je réponds à cette interview, je suis en admiration totale devant la chanson Shivers de Ed Sheeran ainsi que devant la chanson Ma petite entreprise de Bashung et devant la chanson Say what you will de James Blake. Pour aujourd’hui c’est ça, mais demain j’écouterais peut-être autre chose.


L’écriture, c’est quelque chose de naturel pour toi ou c’est plutôt quelque chose de difficile ?


C’est quelque chose de très naturel et fluide. En général je prends ma guitare, je baragouine quelque chose et finalement je trouve des mots et je les assemble un peu comme un puzzle. Et puis en dehors des chansons, j’aime beaucoup écrire. J’ai passé mon adolescence à lire et à écrire dans ma chambre donc aujourd’hui j’ai des facilités pour l’écriture.


Tu sors ton premier album “A la racine” dans quelques jours, comment le présenterais-tu en quelques mots ou phrases ?


C’est un album clair-obscur. Un peu comme un levé de soleil. Il y a beaucoup de profondeur et c’est parfois la nuit dans mes textes, mais la musique est douce et même souvent entraînante ce qui donne de l’espoir et envie de danser, de vivre, de chanter les mélodies.


Avec qui as-tu travaillé sur cet album ?


Pour ce qui est des textes, des structures et des mélodies de voix, je me suis débrouillée toute seule et pour ce qui est de la production musicale j’ai travaillé avec deux amis musiciens de grande qualité, Vincent Choquet et Emmanuel Sauvage.


Un premier album, c’est particulier. Est-ce que tu y a mis des chansons plutôt récentes ou aussi des chansons que tu as écrites il y a longtemps ?


J’y ai mis des chansons qui sont assez anciennes. L’album devait sortir en 2020, mais en raison de la pandémie et de l’arrêt des concerts, nous avons préféré attendre pour le sortir. Donc toutes les chansons sont « anciennes » mais je les aime toujours autant et je suis très fière car je trouve qu’elles vont bien ensemble. Le track listing raconte une histoire qui, comme un levé de soleil, va de l’ombre vers la lumière, avec à la fin cette dernière phrase « je veux guérir » .


Est-ce qu’il y a un des 10 titres de cet album dont tu aimerais particulièrement nous parler, nous raconter l’histoire ?


Oui, je peux vous raconter l’histoire de la chanson Déchiré mon visage qui est l’introduction de l’album. Dans cette chanson je fais un parallèle entre l’album musical et l’album photo. En effet, quand j’étais enfant je déchirais les photos de moi car je vivais un mal-être, je ne voulais pas entendre parler du Niger, ni de l’Afrique et je voulais devenir blanche comme mes parents adoptifs ainsi que comme toutes les personnes qui m’entouraient. Pour moi cette chanson m’a permis de réparer mon enfant intérieur. J’ai utilisé le champ lexical de la photo dans l’introduction de cette chanson, et finalement après avoir détruit les albums photos, je reconstruis un album musical.


Quels sont tes projets pour les prochains mois ? As-tu des concerts de prévus ?


Pour les prochains mois, j’espère pouvoir partir en tournée et sinon j’ai déjà bien avancé sur mon deuxième album donc je vais continuer ce travail.



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